Journal intime d'une fille banale.

J'ai toujours été amoureuse. C'est une de mes caractéristiques. Parfois même, j'ai réussi à trouver assez de force pour aimer plusieurs personnes... Mais je ne m'étais jamais retrouvée dans cette situation qui, du coup, me pèse un peu. Lorsque je me couche, et que je m'éveille, surtout. Je ne sais pas à quoi penser, je ne sais plus pourquoi je me lève, à quoi je vais bien pouvoir rêver... Mon angoisse repose en une affirmation très simple : le seul domaine où je suis douée, c'est l'amour. Et je suis un peu à court de matériau, là.

   Je suis assez surprise de mon état d'esprit en ce moment. Dans le sens, agréablement surprise...
   Je ne pleure plus. Je mange. Je ne me laisse pas vivre. Je regarde même d'autres garçons ; et même si je ne fais que les regarder, j'arrive à me dire que oui, il y en a d'autres, et franchement, ils pourraient très bien être mieux. Enfin c'est quand même un peu grâce à toi, en un sens, qui me reflète une face de toi que je ne connaissais pas, et qui me déplaît au plus haut point. Mais c'est probablement surtout grâce aux personnes qui m'entourent... Lorsque j'étais en couple, j'avais tendance à les reléguer au second plan, mais à présent je me rends compte à quel point l'amitié est bien plus forte que l'amour. Tout ça, ça me fait relativiser, et me dire que quand on regarde objectivement, j'ai quand même une putain de chance....

J'ai du mal à comprendre leur fonctionnement. Certains sont égoïstes et faciles à cerner. Les autres aussi, mais on les aime trop pour pouvoir voir clairement leurs mauvais côtés. Quand on a passé trois années de sa - courte - vie à tout partager avec quelqu'un, on lui doit au moins le respect. Je me trompe peut être... Il y a quelques années, j'ai écrit que les exemples de l'amour que j'avais dans ma vie étaient pitoyables, et que tout n'était que médiocrité. Aujourd'hui, j'ai encore du mal à prendre le bon côté des choses, mais jamais plus je ne penserais qu'il vaut mieux ne pas l'avoir connu plutôt que de le gâcher.

Alors qu'il me crache son venin à la figure, je repense à ses baisers. Ils étaient doux, petite plume se déposant sur mes lèvres qui en demandaient trop. Je l'imagine enragé devant son écran, mais je le revois somnolant dans mes bras, ma main caressant doucement ses cheveux. Même lorsqu'il cherche à me faire mal, y'a toujours quelque chose au fond de moi qui me rappelle que ce type là, au fond, c'est un enfant que j'ai blessé. Une petite voix délétère pour me dire " Regarde ce que tu as fait de lui. Vois, et constate les dégats. "

C'est un peu dur pour moi d'écrire ici, finalement. Trop de choses à sortir, trop de maladresse dans l'écriture qui m'était si simple avant. Trop de pudeur, aussi. Alors, je vais juste décrire l'émotion qui me traverse, à cet instant précis. Je suis allongée sur mon lit, mes jambes contre le mur. Elles tremblent. Je n'arrive pas vraiment à réfléchir, et pourtant, c'est bien moi qui écrit. Dans ma tête, ça crépite. Elle tourne un peu, mes tempes me brûlent et ma poitrine semble vide. Le temps s'arrête. Je ne sens plus mon corps.

   Bon ben on y est, première note. J'ai plus vraiment l'habitude, cela fait presque deux ans que je n'ai rien écrit. Je n'en ressentais pas le besoin, ou je n'en avais probablement pas le temps.
   Donc voilà, on va pas se mentir, je vais raconter ma vie ; mais sincèrement, quand on creuse un peu, on y trouve des choses intéressantes. Comme dans toutes les vies, au final...

   Et aujourd'hui si ça commence mal, c'est pas vraiment un hasard. En tout cas, il est plus facile d'écrire sur le spleen que sur un bonheur qu'on a plus envie de vivre que d'écrire, du coup. Mais les choses vont nécessairement s'arranger au fil de ce blog.